Quelle dignité pour les victimes d’erreur médicale ?
Cette semaine s’est tenue une audience correctionnelle à Bordeaux concernant une affaire terrible d’erreur médicale survenue en 2011 : une femme de 36 ans était amputée des quatre membres après avoir subi une infection à la suite d’une interruption volontaire de grossesse.
A travers le rappel des faits et des circonstances du drame, il apparait que la malheureuse n’a pas été prise au sérieux alors qu’elle ne pouvait plus s’asseoir et qu’elle était mourante…
La pauvre femme a passé plusieurs heures sur un brancard, dans un état critique après être placée dans un coma artificiel pendant la nuit et restera entre la vie et la mort pendant deux jours, pour ensuite être amputée des quatre membres…
Est-ce une manière de traiter un patient dans un pays dit évolué ?
Au-delà du mépris affiché et du désintérêt total du personnel soignant pour la malheureuse jeune femme victime d’un préjudice corporel très important, l’attitude des médecins et des responsables des établissements de soins se pose également durant la procédure d’indemnisation et notamment à l’occasion des opérations expertales.
En effet, à l’occasion d’un recours en indemnisation à la suite d’une erreur médicale, une expertise est diligentée pour apprécier les responsabilités des praticiens et pour évaluer les séquelles subies.
A l’occasion de cette expertise, plusieurs cas de figure sont possibles :
- Les médecins mis en cause ne sont pas présents et sont représentés par des médecins conseils et/ou par des avocats.
- Les médecins mis en cause sont présents et seuls.
- Les médecins mis en cause sont présents et assistés par des médecins conseils et/ou par des avocats.
J’ai toujours été très surprise par l’attitude de certains médecins lors des débats d’expertise : certains sont agressifs et rejettent toute responsabilité, d’autres encore se défaussent sur d’autres médecins présents ou absents.
La situation de la victime d’erreur médicale est rarement prise en considération alors que cette dernière n’attend que cela pour se sentir un peu mieux. Pour résumer, l’empathie est inexistante.
D’autre médecins en revanche tirent les débats vers le haut en reconnaissant un manquement de leur part et tirent des enseignements positifs pour faire avancer les bonnes pratiques médicales.
Et l’avocat, dans tout cela ?
Dans ce débat, l’avocat ne doit pas perdre de vue que l’épreuve de l’expertise est très difficile pour la victime ayant subi un préjudice corporel à la suite d’une erreur médicale. L’expert lui donne la parole et elle revit l’intégralité de l’évènement à travers son récit. L’épreuve est souvent difficile.
L’avocat est présent pour apporter ses connaissances au débat juridique.
Il est également présent pour s’assurer du respect accordé à la victime dont la dignité est essentielle.
N’oublions pas en effet que la dignité comporte bien des aspects liés à notre condition la plus essentielle, celle de notre survie, au regard des autres mais aussi face à soi-même.
Or, il est bien un domaine, celui des soins et de manière plus globale celui de la responsabilité médicale où ce droit fondamental peut être bafoué.
L’avocat spécialisé en indemnisation du préjudice corporel demeure la personne de confiance et le professionnel compétent pour vous accompagner dans votre parcours indemnitaire.