L’usage du clignotant et ses dérives…

Clients motards, automobilistes ou cyclistes, combien de fois avez-vous sans doute fulminé contre un usager de la route qui déboite sans clignotant ou qui déboite, clignotant en fonction, sans s’assurer qu’il peut le faire sans danger.

En effet, le clignotant est avant tout un outil de communication entre les usagers de la route qui permet d’exprimer à l’autre que vous allez entreprendre un changement de direction ou un dépassement. Force est de constater que l’usage du clignotant est de moins en moins fréquent ou utilisé de manière non conforme au code de la route.

La rédaction de cet article résulte d’un entretien de prise de rendez-vous, une personne m’expliquant la manière dont s’est passé son accident : « vous comprenez Maitre, j’ai mis mon clignotant pour déboiter et l’autre conducteur ne m’a pas laissé passer, il m’a donc heurtée ». Cette personne se sentant légitime à revendiquer une indemnisation était convaincue de son bon droit au motif que l’autre usager de la route devait la laisser passer.

Eh bien non !

Cet entretien m’a permis de constater que le mauvais usage du clignotant, voire l’absence d’usage de cet avertisseur est très ancré dans les esprits

Rappelons la règlementation de l’usage du clignotant énoncée dans l’article R 412-10 du code de la route : « tout conducteur qui s’apprête à apporter un changement dans la direction de son véhicule ou à ralentir l’allure doit avertir de son intervention les autres usagers, notamment lorsqu’il va se porter à gauche, traverser la chaussée, ou lorsque, après un arrêt ou un stationnement, il veut reprendre sa place dans le courant de la circulation. Le fait, pour tout conducteur, de contrevenir aux dispositions du présent article aux dispositions du présent article relatives au changement de direction est puni de l’amende prévue pour les contraventions de la deuxième classe. Tout conducteur coupable de cette dernière infraction encourt également la peine complémentaire de suspension du permis de conduire pour une durée de trois ans au plus, cette suspension pouvant être limitée à la conduite en dehors de l’activité professionnelle. Cette contravention donne lieu de plein droit à la réduction de trois points du permis de conduire ».

Contrairement à ce vous pouvez penser et à ce que l’on constate au guidon d’une moto ou au volant d’une voiture, le fait d’actionner votre clignotant ne vous rend pas prioritaire. Vous n’êtes pas un conducteur de bus ! (Pour mémoire, un bus quittant son arrêt est effectivement prioritaire)

Vous devez vous livrer à un contrôle visuel de l’environnement afin d’apprécier que vous pouvez vous rabattre sur la voie ou dépasser sans mettre en danger les autres usagers. A chaque changement de trajectoire, il est impératif de signaler son intention en actionnant son clignotant.

Au-delà même de la réglementation, il s’agit simplement de respecter le motard ou l’automobiliste et de le protéger.

Ce n’est pas très compliqué d’actionner son clignotant et d’être concentré !

Je pense surtout à mes clients motards ou même cyclistes dont la protection est quasiment inexistante sur leur engin.

Un petit geste peut sauver une vie et c’est bien le plus important.