Le courage, cette vertu…

A l’occasion d’un déjeuner amical avec l’un de mes confrères, ce dernier me reçoit en me gratifiant du compliment suivant : « Chère Guislaine, es-tu toujours aussi courageuse ? Le courage constitue une de tes qualités majeures  ».

Au-delà du caractère touchant de cette remarque que je recevais d’une personne ayant plus de quarante ans de barre, je reconnais que mon confrère a raison.

Je suis effectivement dotée de cette énergie à la fois psychologique et physique qui fonde le courage.

Je reconnais aussi que cette qualité est indispensable pour exercer mon métier et plus spécialement en ma qualité d’avocat des victimes.

En effet, cette matière aux aspects considérablement humains ne peut s’exercer sans courage.

De quelle manière, me direz-vous, se manifeste-t-il ?

  • Tout d’abord, quand je reçois le client dans le cadre du premier rendez-vous.

Le courage consiste à expliquer sans ambages les tenants et les aboutissants du dossier, les chances de réussir et les risques de perdre.

Le courage consiste à ne pas dire au client ce qu’il a envie d’entendre mais avant tout à lui dresser un tableau objectif de son dossier et de la situation.

  • Par la suite, en cours de dossier, quand il s’agit d’affronter les assureurs, les experts médicaux et de manière générale, les acteurs du dossier qui tentent de minimiser les conséquences d’un accident de la circulation ou d’une faute médicale.

Le courage consiste à être ferme en évitant cependant l’agressivité. Pour cela, il est nécessaire d’avoir bien travaillé son dossier. Un dossier bien préparé est un gage de réussite.

  • Enfin, quand il s’agit de dire non à une transaction indigente et d’engager un recours judiciaire dont on sait que l’indemnisation sera d’autant retardée.

Mon devoir consiste à conseiller le client lorsque l’offre indemnitaire est insuffisante.

Le courage s’invite également dans la vie professionnelle quotidienne.

Le courage consiste en effet à se faire respecter et à rendre par exemple le dossier à un client qui ne se comporte pas conformément aux règles élémentaires de la bienséance.

Le courage consiste aussi à renoncer à certains dossiers qui ne relèvent pas de sa spécialité. C’est un exercice difficile mais efficace.

Pour laisser Jean-Jacques Rousseau conclure :

Il n’y a point de bonheur sans courage, ni de vertu sans combat.