Quant la compassion apaise les tensions en expertise médicale

compassion responsabilité médicale

Cet article concerne tout spécialement la matière de la responsabilité médicale mais est également transposable aux victimes d’accident de la route ou bien aux victimes d’agression, notamment quand il s’agit pour « l’auteur » des faits reprochés de comprendre les circonstances de l’évènement médical et de manifester de l’empathie pour la victime.

Les faits sont les suivants : une de mes clientes a été opérée du canal carpien qui malheureusement a été sectionné lors de l’intervention, entrainant de ce fait un préjudice important et un impact sur l’exercice de sa profession d’infirmière.

J’ai donc engagé une procédure de référé devant le tribunal compétent pour demander la désignation d’un expert judiciaire. Le Tribunal a fait droit à ma demande et le moment de l’expertise est arrivé.

Dans un grand nombre de dossiers de responsabilité médicale, le ou les médecins mis en cause ne se déplacent pas à l’expertise et prennent rarement la peine d’avertir l’expert, laissant le soin de le faire à leur avocat ou à leur médecin-conseil. Ce comportement, souvent qualifié de dédaigneux, voire méprisant pour la victime qui ose les mettre en cause est mal perçu par certains experts et par les victimes qui ressentent ce désintérêt comme une « double peine ».

Dans le dossier que j’évoque, le médecin mis en cause était présent. Il s’agissait d’un chirurgien qui participait plutôt bien aux débats et qui s’est excusé auprès de ma cliente d’avoir pu causer un préjudice par son geste chirurgical. Il s’agissait moins de reconnaitre expressément sa responsabilité, cette mission incombant à l’expert que de reconnaitre le préjudice causé à ma cliente du fait de son intervention. Il essayait de comprendre ce qu’il avait pu se passer et de proposer des solutions.

L’attitude de ma cliente a immédiatement changé : elle était beaucoup moins stressée et a surtout ressenti que sa souffrance avait été reconnue par le praticien, et c’est bien là le plus important. En exagérant, le dossier aurait presque pu s’arrêter là !

Au-delà de la reconnaissance de la souffrance, le débat médical et juridique s’en trouve également apaisé : chaque professionnel joue son rôle de manière plus sereine et tout aussi performant.

Cela étant, le comportement positif d’un médecin mis en cause n’exclut pas le débat médical et le débat médico-légal. En la matière, la présence d’un avocat spécialisé en responsabilité médicale et d’un médecin conseil est indispensable pour garantir l’objectivité des débats et pour vous assurer par la suite la meilleure indemnisation. L’avocat connait en effet tous les rouages de l’indemnisation et saura solliciter les postes de préjudice adaptés à votre cas. En outre, tout en gardant sa crédibilité, il pourra intervenir dans le débat médical et poser des questions pertinentes.